- Ce sujet contient 4 réponses, 3 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par M. CAMOS Michel, le il y a 3 mois et 3 semaines.
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23 novembre 2022 à 12h43 #31440M. CAMOS MichelParticipant
Chers collègues,
lors du dernier salon de l’Etudiant organisé à Nice, j’ai eu l’oocasion de participer à une conférence pour présenter et promouvoir les CPGE ECG. Etaient également présents des représentants de BTS, IUT, UNiversité ainsi que le directeur de l’IPAG, école de commerce bien connue.
Les questions posées par les élèves présents montraient clairement que ces derniers sont attirés par les Grandes Ecoles de Management mais rebutés par l’idée de “faire une prépa.”
Les écoles ont bien compris ce désir d’évitement de la CPGE et rivalisent d’ingéniosité pour proposer des alternatives à notre filière: accroissement de la proportion d’étudiants recrutés sur le concours AST, prépas intégrées, et j’en passe… Aujourd’hui, un élève qui souhaite intégrer une Grande Ecole peut le faire de façons diverses et nombreux sont ceux qui sont tentés par ce qu’ils considèrent, à tort ou à raison, comme des voies d’accès moins exigeantes.
Pour les élèves qui visent une école du top 5, il me semble qu’il n’y a pas d’alternative à la CPGE, pour les autres, ceux qui veulent intégrer une école lambda, la stratégie du moindre effort peut s’entendre. IL n’est d’ailleurs pas rare de voir des élèves nous quitter alors qu’ils ne sont pas en difficulté mais veulent simplement revoir leur stratégie d’intégration
Par ailleurs, les formations de type Bachelor s’améliorent, certaines écoles post-bac intègrent d’ailleurs le top 10 du dernier classement des Grandes Ecoles du Figaro. (voici le lien: https://etudiant.lefigaro.fr/etudes/ecoles-de-commerce/classement/).
Les CPGE ECG évoluent donc dans un environnement très concurrentiel, et ce n’est pas en enlevant une heure ici ou en ajoutant une autre là que le problème sera réglé.
A mon avis, si nous souhaitons que notre filière continue d’exister et à attirer de bons élèves, il faut que ces derniers voient clairement les avantages de notre système.
La gratuité est un plus évident (le directeur de l’IPAG a indiqué que dans son école, une année=10500€, donc une CPGE, c’est 21000€ économisés), la qualité de l’encadrement en est un autre.
Cependant, je crois que nous devrions offrir davantage de débouchés à nos élèves. Les khâgneux aujourd’hui préparent l’ENS , les EC, les écoles de journalisme, de communication, les IEP (après khûbage), des masters sélectifs par le biais d’accords et de conventions divers et variés. Ne peut-on envisager une telle évolution pour les ECG afin de ne pas limiter notre offre à une préparation aux seules écoles de management?
Par ailleurs, notre pédagogie ne gagnerait-elle pas à évoluer? Nous proposons à nos élèves des quantités importantes de connaissances, ont-ils vraiment le temps de les assimiler? Un allègement des programmes assorti de la mise en place de TIPE sur le modèle de ce qui se fait en CPGE scientifiques ne serait-il pas possible?
Je suis persuadé que notre filière est capable d’évoluer, mais certainement pas dans les termes envisagés pour l’instant par une réforme qui me paraît se borner à poursuivre l’oeuvre blaquérienne de renforcement du secteur de l’enseignement privé.24 novembre 2022 à 8h51 #31459DE BIGAULT DE GRANRUT MireilleParticipantChers collègues
Michel CAMOS soulève un point important, celui de l’attente des étudiants, des points forts et valorisantes des CPGE, et celui des débouchés (cela fait trois points, mais liés).
Nous devons demander que les écoles soient représentées dans le comité de pilotage, et qu’elles apportent un discours clair, c’est le premier point. A l’annonce de la réforme actuelle certaines écoles du top 5 avaient dit : “si vous affaiblissez la formation en maths, on ira chercher les élèves ailleurs” (150 places à l’Edhec offertes en juin aux élèves des filières scientifiques, pareils à EML). Sans focaliser sur les maths, si la réforme proposée incite les écoles à aller chercher les préparationnaires en khâgne et en prépas scientifiques, en nous enlevant des places aux concours, cela ne va pas vraiment augmenter notre attractivité.
Augmenter nos débouchés est une très bonne idée. Il faudrait réfléchir à des pistes en ce sens :
– IEP
– écoles de journalisme
– écoles militaires : actuellement elles ne recrutent que sur un des 4 parcours, il faut qu’elles s’ouvrent à l’ensemble des ECG
– poursuite d’étude en L3 : fluidifier la poursuite d’études dans plusieurs filières, manière de reconnaître notre pluridisciplinarité ; le droit pourrait être ajouté (après tout Skema propose bien un double diplôme avec entrée directe en L3).Attractivité auprès des élèves : lors d’un échange informel avec quelques étudiants, il est apparu clairement (à mon grand regret) que la maquette actuelle ne leur plaît effectivement pas et qu’ils auraient préféré faire leur choix plus tard en prépa (le Y), ou pouvoir choisir une spécialité ou une option, car ils fonctionnent ainsi depuis la première et se sont habitués à un fonctionnement plus consumériste. Je renouvelle donc ma proposition d’une option “légère” (une option de 2 ou 3 heures) comme contre-proposition aux deux spécialités de 5 heures), pour introduire ce choix tardif sans toucher fondamentalement au tronc commun.
Mais toujours en refusant une réforme précipitée, décidée avant même d’avoir pu faire un vrai bilan de l’actuelle.
Cordialement
MIREILLE DE GRANRUT26 novembre 2022 à 12h29 #31486GUERIN ClémentParticipantElargir les débouchées est une bonne idée (on pourrait peut-être aussi ajouter à la liste les écoles d’ingénieurs). Est-ce que l’APHEC a des contacts avec ces différentes écoles? Sinon, il conviendrait peut-être de faire un groupe de travail et entamer des discussions informelles avec ces structures (sont-elles vraiment intéressées par nos étudiants?). Peut-être que l’on y trouverait des idées pertinentes pour réformer la filière. Mais cela nous place dans le temps long et pas celui de la réforme 2024.
Quant à alléger les programmes parce que certains étudiants ont du mal à assimiler, je suis sceptique. Cela fait un peu nivellement par le bas et je ne pense pas que l’allègement puisse être assez significatif pour avoir un impact positif sur notre attractivité. D’un autre côté, je pense qu’une épreuve de TIPE en ECG pourrait être intéressante.
28 novembre 2022 à 16h57 #31510DE BIGAULT DE GRANRUT MireilleParticipantChers collègues
retour du Salon de l’étudiant également. Force est de constater que les lycéens ne comprennent rien à notre maquette. Ils sont demandeurs de conseils pour le choix des maths, mais il reste un vrai problème avec éco/géopo : la moitié des lycéens de terminale que j’ai rencontrés pensent encore qu’il faut avoir suivi la spécialité au lycée.
En revanche ils apprécient pleinement d’être libres dans leurs choix, mais aimeraient que ce choix soit repoussé.
Enfin la question qui revient souvent est “est-ce que vous proposez les 4 parcours”.Je suggère :
– de camper sur la position “il faut nous donner du temps avant de pouvoir faire un bilan, on ne change pas tout au bout d’un an”
– de rappeler que nous ne sommes pas responsables des ratés de la réforme du lycée
– de proposer que, partout où c’est possible (deux classes d’ECG dans la même ville), les classes soient regroupées par deux dans un même établissement : proposant les 4 parcours les seront alors bien plus attractives qu’en restant isolées
– d’envisager une évolution vers plus de clarté et de lisibilité, repoussant les choix à faire : soit un “Y”, soit la proposition qui a été faite d’un seul cursus en mathématiques mais avec une option “maths expertes”, et incluant les heures d’informatiques. Même chose pour AEH/HGG : pourquoi pas une découverte des deux disciplines avec Y en janvier, ou imaginer remplacer les 8h (AEH) ou 7h (HGG) actuelles par le choix entre “majeure AEH” : 6h AEH+2h HGG, ou “majeure HGG” : 6h HGG+2h AEH. C’est une simple suggestion, les collègues des deux disciplines seront plus à même que moi d’imaginer une maquette pertinente. Beaucoup de lycéens aimeraient en effet suivre les deux enseignements.Deux conditions cependant pour envisager cette évolution :
1) nous laisser le temps
2) il faut exiger une réforme à services constants, sans casse sociale.Il y aura sans doute un chantage sur le thème “si vous ne vous réformez pas, on fermera les plus petites classes” mais ne nous leurrons pas, avec le schéma proposé, les “petites” classes seront fermées de toute façon.
Cordialement
MIREILLE DE GRANRUT30 novembre 2022 à 14h16 #31536M. CAMOS MichelParticipantMerci Mireille de votre contribution.
Les solutions pour évoluer vers une plus grande flexibilité sont nombreuses. Rappelons que les hypokhâgneux ont une première année à programme unique, puis choisissent une spécialité en deuxième année. De leur côté, les élèves de MPSI choisissent maths ou SI à l’issue du premier semestre.
Quoi qu’il en soit, il faut en finir avec les réformes à la hussarde et redonner du temps au temps. Je suis à titre personnel favorable à une évolution de notre filière, mais je souhaiterais que cela se fasse dans un délai raisonnable (2 ans?) et en concertation avec les Ecoles de Commerce, qui, en l’absence d’une diversité de débouchés pour nos élèves, restent seules maîtresses du jeu. -
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