Classement européen des masters : les écoles françaises conservent la tête C’est un résultat dont elles ne devraient pas manquer de s’enorgueillir après la douche froide du classement de Shanghai (l). Cette année encore, les « business schools » françaises raflent les premières places du palmarès européen des « Master in management » (diplôme bac + 5) publié aujourd’hui par le « Financial Times ». Treize écoles figurent dans le classement des 40 établissements. Comme les deux années précédentes, HEC squatte la tête du classement, talonné par l’ESCP-EAP (4e), l’Essec (5e), et l’EM Lyon (6e). Au rang des surprises de cette cuvée 2007, la remontée éclair de la London School of Economics de la huitième à la deuxième place, la chute de l’Edhec, du septième au douzième rang, et l’arrivée de deux nouvelles écoles de régions, l’ICN (Nancy) et l’ESCEM (Tours-Poitiers). Ces classements sont évidemment observés à la loupe par les établissements – friands de communication -, les élèves – en quête des meilleures formations -, mais aussi les entreprises, de plus en plus nombreuses à investir dans des fondations. « Nous avons eu raison de regrouper nos deux écoles pour avoir une taille critique à l’international », se félicite ainsi Jacques Chaniol, directeur de la grande école de l’ESCEM. Rester vigilant sur les critères Les écoles, qui ne sont pas à un paradoxe près, l’avouent cependant sans ambages : ces classements, aussi utiles soient-ils, sont à manier avec prudence. « Ils ont de l’impact sur les étudiants, et sont un aiguillon positif, mais il faut être vigilant sur les critères », prévient Christian Margaria, le président de la Conférence des grandes écoles. Prenant le contre-pied du « tout-académique » prôné par les experts de Shanghai, le classement du « FT » fait la part belle aux critères professionnels : insertion des étudiants, salaire, mobilité internationale… Ce qui explique aussi le bon résultat d’HEC. Pour les écoles françaises, l’enjeu n’est cependant pas strictement personnel. Depuis plusieurs années, elles cherchent à imposer leur modèle de formation, celui des masters (5 ans d’études sans expérience professionnelle préalable) à côté du standard anglo-saxon des MBA (avec une expérience professionnelle). Mais ce cursus généraliste, qui est la marque du « savoir-faire » des grandes écoles, n’est pas encore assez visible au plan international. « Ces résultats tombent bien au moment ou l’on entend dire que les écoles françaises ne sont pas assez compétitives. Cela signifie que notre modèle de formation est en train de s’imposer à l’étranger, ce que nous constatons avec l’afflux de candidatures asiatiques », estime le directeur d’HEC, Bernard Ramanantsoa. LAURENCE ALBERT

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