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M. Philippe BAPTISTE

Directeur de Cabinet de Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation

1 rue Descartes

75231 Paris CEDEX 05

Paris, le 1er décembre 2017

Objet : Mise en place de la plateforme PARCOURSUP

Monsieur le Directeur de Cabinet,

Ayant pris connaissance des modalités de mise en place de la plateforme PARCOURSUP, les associations de professeurs de classes préparatoires commerciales, littéraires et scientifiques [[Conférence des classes préparatoires :
– APHEC, Association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales, Lycée LOUIS-LE-GRAND, 123 rue Saint Jacques, 75005 PARIS
– APPLS, Association des professeurs de Premières et de Lettres supérieures, 12bis quai du Wault, 59000 LILLE
– UPA, Union des professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles agronomiques, biologiques, géologiques et vétérinaires, 1 rue Oger, 92340 BOURG-LA-REINE
– UPLS, Union des professeurs de lettres et langues en spéciales Lycée ROOSEVELT, 10 Rue du Président Roosevelt, 51100 REIMS
– UPS, Union des Professeurs de classes préparatoires Scientifiques, 3 rue de l’École Polytechnique, 75005 PARIS
– UPSTI, Union des professeurs de sciences et techniques industrielles, Lycée CHAPTAL, 45 Boulevard des Batignolles, 75008 PARIS]] signataires de cette lettre, souhaitent attirer votre attention sur leurs points d’inquiétude et formulent des demandes pour garantir la meilleure réponse aux vœux des élèves et contribuer au bon fonctionnement des classes préparatoires.

• Extension du nombre de vœux : la condition d’une réponse adaptée à tous les lycéens

Parcoursup propose aux lycéens de formuler 10 vœux d’orientation. Dans la proposition actuelle et pour les CPGE, un vœu correspondrait à une filière donnée dans un établissement donné. Cette situation ne nous paraît pas répondre aux souhaits qu’expriment les lycéens. Dans les nombreux salons d’orientation que nous animons, nous notons les incertitudes et les hésitations des lycéens dans le choix de filières proches, mais différentes, ainsi que leurs interrogations face à la liste des établissements. Restreindre le choix c’est privilégier ceux qui auront été initiés à la meilleure information et qui sauront faire d’emblée les choix judicieux. C’est malheureusement restreindre les opportunités pour tous ceux qui auraient pu trouver une place adaptée et qu’une liste de vœux trop courte, parfois maladroite, n’aura pas permis de demander et de rejoindre.

La modalité actuellement retenue est d’autant plus dommageable qu’elle s’accompagne d’une distorsion de situation et par suite d’équité, avec d’autres voies de formation (facultés de médecine, certaines écoles postbacs), qui bénéficient dans la procédure de vœux groupés, chaque vœu ouvrant ensuite vers un ensemble d’établissements distincts.
C’est pourquoi nous demandons qu’un vœu permette à un lycéen de sélectionner une filière de classe préparatoire et six établissements susceptibles de l’accueillir.

• Les demandes d’internat : la garantie de l’ouverture sociale

L’hébergement en internat est aujourd’hui un facteur déterminant de l’ouverture sociale des classes préparatoires et de l’orientation des lycéens. L’obtention d’une place conditionne ainsi l’avenir de nombreux élèves, et notamment de ceux issus des milieux moins favorisés, souvent boursiers. À ce titre, il est essentiel qu’un lycéen puisse formuler, pour chaque établissement retenu dans des filières sélectionnées, une demande avec ou sans internat et qui ne compterait dans le nouveau dispositif que comme un seul vœu d’affectation.

• La stabilisation des effectifs : la condition du bon fonctionnement des classes préparatoires

Les premières semaines d’études en classe préparatoire assurent de manière structurée la transition entre le lycée et l’enseignement supérieur. Leur efficacité et leur succès requièrent qu’elles soient conduites sur un effectif stabilisé et connu dès le jour de la rentrée, condition nécessaire pour permettre l’organisation des classes et des enseignements.

Cette stabilisation des effectifs sera sans doute aisément et rapidement atteinte pour des établissements réputés. Il est cependant essentiel qu’elle soit garantie de la même manière pour toutes les classes préparatoires assurant le maillage de proximité des territoires.

Nous demandons donc que les « oui définitifs » prononcés par les futurs étudiants le soient obligatoirement avant la rentrée. Cette mesure constituerait une nette amélioration de l’ancienne plateforme APB.

À ce propos, nous en appelons à la vigilance du dispositif pour garantir des délais de réponse des candidats qui permettent le meilleur déroulement de la procédure, sans attente ou blocage et selon les délais prévus. Nous sommes sur ce point également soucieux des lycéens à la fois contraints, mais désireux d’attendre au fil de l’eau de nouvelles réponses favorables.

Parmi nos interrogations reste encore celle liée aux contingents évoqués dans le projet de loi « orientation et réussite » qui mentionne par exemple des pourcentages maximaux de boursiers hors académie. Nous restons sans précision sur l’éventuelle application d’une telle mesure dans le recrutement des classes préparatoires, et qui serait préjudiciable à toute mobilité.

Dans ces demandes et ces interrogations, les associations signataires n’ont pour seul souci que d’apporter leur expérience et leur aide pour contribuer au meilleur paramétrage du système mis en place et n’ont pour seul objectif que de participer à leur place à la meilleure orientation des lycéens.

Restant à votre entière disposition, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de nos sentiments respectueux.

Pour la Conférence des Classes Préparatoires,

Mickaël PROST

Alain JOYEUX Président de l’APHEC

Jean-François BEAUX Président de l’APPLS

Stéphane COVIAUX Président de l’UPA

Rémy BOULARD Président de l’UPLS

Mickaël PROST Président de l’UPS

Hervé RIOU Président de l’UPSTI