Sujet Allemand LV 1 Ecricome 2005

1. VERSION

Wer ist Horst Köhler?[[Am 1. Juli 2004 trat er sein Amt als deutscher Bundespräsident an. (Ne pas traduire cette note)]]

In seiner Familie galt Horst Köhler als Intellektueller. Dass er studierte, war für seine Brüder fast unbegreiflich. Anders als sie hatte er damals niemals Geld für Freizeitaktivitäten. 1969 begann er seine Berufslaufbahn am Institut für angewandte Wirtschaftsforschung in Tübingen. Ab 1982 war er als Staatssekretär im Finanzministerium tätig. (…)

Bei Besuchen in den Bundesländern fiel zunächst seine ungeheure Neugier auf Menschen auf. In Rostock zum Beispiel ließ er nichts unversucht, um mit Demonstranten ins Gespräch zu kommen, damit er erführe, was sie wirklich bedrückt.

Großes Vertrauen in die eigenen Fähigkeiten und unerschütterlicher Optimismus kennzeichnen seine Persönlichkeit. Er gilt unter seinen Mitarbeitern als unermüdlich. Sein Auftreten ist natürlich, zum Beispiel wenn er beim Besuch einer Schule, einen kleinen Jungen spontan zu einer Runde Tischfußball einlädt. Jugendlichen erklärt er, dass es ihre Initiative ist, die zuallererst gefragt sei, weil der Staat für sie nicht alles übernehmen kann.

Als wichtige Grundlage seines Handelns betrachtet er die Zehn Gebote, die er aber nicht als ausschließliche Werteorientierung einer Gesellschaft akzeptieren kann. Er glaubt an Werte wie Freiheit, Solidarität, Gerechtigkeit und Familie – und ist bereit dafür zu arbeiten. Als Präsident will er mit dazu beitragen, „dass sich bei uns auch Nichtdeutsche wohl fühlen können“. Über das Glück denkt er wie Konfuzius und zitiert ihn: „Wer ständig glücklich sein möchte, muss sich oft verändern.“

Nach Elisabeth Binder

Der Tagesspiegel vom 03.10.2004

2. THÈME

Le déclin de l’empire

Hartmut, carrossier[[Le carrossier = der Karosseriebauer (-)]], épaules larges et cheveux courts, presse le pas pour aller travailler. Il est inquiet pour son avenir, comme la plupart de ses collègues des chaînes de montage de Volkswagen à Wolfsburg. Le directeur financier du trust numéro 1 de l’automobile européenne évoquait, ces dernières semaines, la suppression de 30 000 emplois dans les années à venir, si les salariés n’acceptent pas le blocage de leurs salaires. Hartmut travaille depuis vingt-quatre ans chez Volkswagen et la « garantie de l’emploi » est pour lui aussi importante que les augmentations de salaire. « Plus même », rectifie-t-il.

Wolfsburg emploie 50 000 salariés, dont 20 000 environ à la production. Sur les 176 544 employés du groupe, 103 000 travaillent dans les usines de l’ouest de l’Allemagne. Volkswagen s’est forgé une réputation de modèle social en instaurant la réduction et la flexibilité du temps de travail contre les suppressions d’emplois. Mais, selon la direction, les salaires de VW sont supérieurs de 20 % à ceux de la branche métallurgie et dépassent de 11 % ceux de Mercedes ou BMW.

In : Sud-Ouest (25/10/2004)

D’après un article de Michel Verrier


La partie 3 de l’épreuve est au choix du candidat : essai ou thème contraction (commun à toutes les langues)

3.1 ESSAI

Les candidats sont priés d’indiquer le nombre de mots employés (de 225 à 275)

Jetzt sollen in Deutschland Eliteuniversitäten gegründet werden. Woran liegt Ihrer Meinung nach diese Entscheidung? Was soll dadurch ermöglicht werden?

3.2 THÈME CONTRACTION (commun à toutes les langues)

Les candidats sont priés d’indiquer le nombre de mots employés (de 180 à 220)

Le mythe en question

« Le sport est le sujet tabou par excellence. Alors que toutes les autres institutions (la famille, l’école, l’église…) sont soumises à l’analyse critique, il y a résistance à la mise en question du sport », constate Michel Caillat, sociologue du sport tendance radicale. « On y pense sans arrêt sans le penser. Il sature notre espace et notre temps, mais n’est jamais mis en discussion ». Selon le sociologue, il y a au moins deux raisons à cela. Le sport est d’abord populaire. Un véritable consensus s’opère entre le mouvement sportif, les médias et la classe politique qui, de droite ou de gauche, préfère exalter les exploits sportifs plutôt que de s’interroger sur ce qu’ils cachent. D’autre part, le sport est négligé par la plupart des penseurs en tant qu’activité sociale, soit par mépris, soit par refus de penser la société dans la totalité de ses manifestations.

Michel Caillat souhaiterait que les Jeux d’Athènes soient l’occasion de croiser le fer sur le « mythe olympique » qu’il qualifie d’« imposture olympique ». Et le sociologue d’ajouter : « L’olympisme est un mythe absolu : celui de l’Âge d’or, de l’idéal perverti, de la fraternité universelle, de la trêve olympique… autant de croyances, d’illusions mensongères qui se heurtent à la réalité, estime-t-il. Les jeux n’ont jamais été purs, loyaux, il y a toujours eu de l’argent, et la trêve n’a jamais été réalisée ! »

« On nous dit qu’il y a périls sur les Jeux – dopage, politisation, corruption, surmédiatisation -, mais il n’y a rien de nouveau, constate le sociologue, la différence est de degré, pas de nature ». Et de rappeler que, dès 1894, Pierre de Coubertin évoquait de « périlleuses déchéances » et parlait de l’argent comme du « grand corrupteur. » Ou que, si aujourd’hui à Athènes, on se plaint de l’omniprésence des sponsors dans le dispositif des Jeux, on oublie que ceux de 1900 à Paris ou de 1904 à Saint-Louis (Etats-Unis) se déroulaient dans le cadre de foires-expositions, hauts lieux d’échanges marchands. L’autre mythe vivace auquel il faut, selon Michel Caillat, tordre le cou est l’argument selon lequel le sport est apolitique. Le sociologue rappelle que si la Charte olympique bannit la propagande, les Jeux ont toujours été rattrapés par leurs contextes géopolitiques. En 1968, à Mexico, à Munich, en 1980 à Moscou puis en 1984 à Los Angeles. Et, en 2004, Athènes s’est transformé en citadelle assiégée. Pour Michel Caillat, l’olympisme n’est pas seulement politique, il est une politique. Avec son système de pensée et ses valeurs avouées ou cachées : la compétition, l’apologie du dépassement de soi et de la discipline, le culte du héros, l’apolitisme, le nationalisme… Un projet que le sociologue juge « réactionnaire » par sa prétention à « rassembler l’humanité dans un monde idéal sans conflit, sans distinction sociale ni de race. » Dans un article paru en 1972, «Le fétichisme olympique », le professeur de droit Maurice Duverger dénonçait déjà cette prétention universaliste : « Sa nature est profondément conservatrice. Masquer les contradictions et les conflits de la société a toujours été l’un des moyens essentiels de maintenir l’ordre social. » Pour Jean-Marie Brohm*, le sport est structuré comme « un appareil idéologique d’Etat » et exerce la fonction d’« opium du peuple » que Marx attribuait à la religion. Michel Caillat partage avec lui l’idée selon laquelle le sport moderne s’est constitué avec l’avènement du système capitaliste et contribue à le maintenir en place. Il partage aussi avec lui son isolement sur la scène intellectuelle. Michel Caillat peine à trouver un public même en formation des professeurs d’EPS… Il trouvera peut-être un allié en la personne d’Albert Jacquart, qui vient de publier un ouvrage au titre évocateur : Halte aux Jeux ! Point de convergence entre le sociologue et le biologiste : la récusation de l’esprit de compétition. « Impuissant face à la gangrène du dopage, enlisé dans sa compromission délibérée avec la logique de l’argent, isolé par une structure privée de démocratie, l’olympisme participe aujourd’hui à l’enfermement de notre société dans une culture de la lutte, la lutte de chacun contre tous », dénonce A. Jacquart.

Pour le biologiste, la « dictature de la compétition » conduit inévitablement au dopage, produit quelques gagnants provisoirement satisfaits, mais angoissés devant la précarité de leur succès et beaucoup de perdants désespérés face à l’écroulement définitif de leurs rêves. « L’un des spectacles les plus désolants et les plus révélateurs de la structure mentale qui sous-tend les Jeux olympiques est celui des athlètes arrivés quatrièmes dont la mine défaite, inconsciemment, met en évidence que leur véritable objectif est la gloire et non l’exploit », écrit Albert Jacquart. Spécialiste en génétique des populations, il rejette le modèle darwinien qui pose la compétition comme moteur du progrès par le truchement d’une sélection dite naturelle. À la compétition, le généticien oppose l’émulation. Et d’assigner au sport, un nouvel objectif : « Abandonner la lutte contre l’autre et la remplacer par la lutte contre soi grâce aux autres. » Au « Citius, Altius, Fortius », Albert Jacquart voudrait substituer une nouvelle devise « Vivre et sourire ensemble. » Une utopie de remplacement à celle de Pierre de Coubertin ? « Si je rencontrais le maire de Paris, ville candidate pour 2012, répond l’humaniste, je lui proposerais d’organiser des Jeux sans podium. »

* Un des premiers sociologues à avoir remis en cause l’institution sportive – dans une thèse, « Sociologie politique du sport », publiée en 1972

Stéphane Mandard

Le Monde – dimanche – lundi 16 août 2004