Ce contenu a été archivé. En France, le niveau d’emplois publics que finance l’État en faveur de l’éducation se situe globalement à un degré intermédiaire au regard des principales économies étrangères, notamment si l’on rapporte cet emploi à l’effectif de population étudiante. En revanche, le nombre d’enseignants stricto sensu, rapporté au nombre d’élèves ou d’étudiants, apparaît relativement faible en équivalent temps plein, en particulier aux niveaux du primaire et du supérieur. Des indices concordants signalent une part importante des métiers auxiliaires ou strictement administratifs dans l’éducation. Le budget global dans l’éducation, plutôt élevé en part du PIB, relève principalement d’effets de volume : du nombre d’emplois enseignants et surtout non enseignants dans l’éducation, de la part relativement importante de la population en âge d’être éduquée. L’assez faible niveau de rémunération par tête des enseignants tend en revanche à modérer le ratio de dépenses publiques.

PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

1. La France en position moyenne basse pour son taux d’administration dans l’éducation
  • L’étude des taux d’administration dans l’éducation (nombre d’emplois dans l’éducation pour 1 000 habitants) révèle d’importantes disparités entre les différents pays de l’OCDE.
  • Que ce soit pour 1 000 habitants ou pour 100 étudiants, la France se situe généralement dans la moyenne (respectivement 30 ‰ et 12 %) contrairement à des pays comme le Japon qui consacre relativement peu de moyens humains à l’éducation (respectivement 15 ‰ et 8 %), ou encore le Danemark, le Royaume-Uni ou la Suède qui mobilisent au contraire des moyens considérables (respectivement entre 35 et 50 ‰ et entre 15 et 20 %).
  • En revanche, depuis 10 à 15 ans, la France se distingue clairement par la relative stabilité des moyens humains aussi bien dans leur ensemble qu’au niveau du secteur public, contrairement à tous les autres pays, en particulier le Royaume-Uni, l’Irlande ou encore le Portugal, qui ont subi des évolutions marquées (largement expliquées par la chute des effectifs d’étudiants).
2. Un financement essentiellement public du personnel dans l’éducation
  • En France comme dans la plupart des pays de l’OCDE, près de 95 % du personnel dans l’éducation est financé sur fonds publics.
  • Au contraire, dans les pays anglo-saxons (seulement 70 %) ou encore en Allemagne (85 %), le financement privé joue un rôle plus important.
3. Une répartition assez contrastée entre administratifs et enseignants
  • Une autre source d’hétérogénéité apparaît dès lors que l’intérêt se porte sur le type des emplois dans l’éducation.
  • En France comme dans la plupart des pays de l’OCDE, les enseignants représentent plus de 60 % du personnel. En revanche, les enseignants ne représentent que 43 % du personnel dans l’éducation au Royaume-Uni mais plus de 90 % au Japon, en Grèce ou encore en Espagne.
4. Des taux d’encadrement relativement homogènes…
  • Malgré ces diverses sources d’hétérogénéité, les taux d’encadrement (nombre d’enseignants pour 100 élèves/étudiants) s’avèrent finalement relativement similaires.
  • En France comme dans la plupart des pays de l’OCDE, le taux d’encadrement se situe en moyenne autour de 6 enseignants pour 100 élèves/étudiants.
  • Seuls des pays comme le Portugal, la Grèce ou encore l’Italie présentent un taux d’encadrement supérieur à 8 enseignants pour 100 élèves/étudiants.
5. … mais fortement différenciés en fonction du niveau scolaire
  • Malgré ces fortes similitudes de taux d’encadrement, l’hétérogénéité réapparaît de façon très marquée et sous plusieurs formes lorsque l’examen se fait par niveau scolaire.
  • D’une part, cette hétérogénéité concerne le niveau scolaire qui concentre l’essentiel des moyens humains (sauf aux États-Unis où autant de moyens humains sont consacrés aux différents niveaux scolaires).
  • En France comme dans la plupart des pays de l’OCDE, les moyens humains sont fortement concentrés dans le secondaire (5 enseignants pour 100 élèves dans le primaire, 8 enseignants pour 100 élèves dans le secondaire, 5 enseignants pour 100 étudiants dans le supérieur).
  • En revanche, aux Pays-Bas, c’est sur le primaire que les moyens humains sont concentrés (8 enseignants pour 100 élèves dans le primaire, 6 enseignants pour 100 élèves dans le secondaire, 6 enseignants pour 100 étudiants dans le supérieur).
  • Au contraire, en Allemagne et au Japon, c’est le supérieur qui absorbe l’essentiel des moyens humains (environ 5 enseignants pour 100 élèves dans le primaire, 7 enseignants pour 100 élèves dans le secondaire, 9 enseignants pour 100 étudiants dans le supérieur).
  • D’autre part, l’hétérogénéité porte sur le niveau de ce taux d’encadrement pour un même niveau scolaire et peut passer du simple au double voire au triple d’un pays à l’autre.
  • Dans le primaire, alors que la France ne mobilise qu’à peine 5 enseignants pour 100 élèves (niveau le plus bas des pays de l’OCDE), la Grèce et l’Italie consacrent près de 10 enseignants pour 100 élèves.
  • Dans le secondaire, la France se situe à un niveau intermédiaire avec 8 enseignants pour 100 élèves ; loin devant l’Allemagne ou les États-Unis avec seulement 6 enseignants pour 100 élèves, et après la Grèce ou la Suède avec plus de 12 enseignants pour 100 élèves.
  • C’est enfin dans le supérieur que les disparités sont les plus marquées entre la Grèce (4 enseignants pour 100 étudiants) et la Suède (11 enseignants pour 100 étudiants), la France se situant juste derrière la Grèce avec près de 5 enseignants pour 100 étudiants dans le supérieur (niveau le plus bas des pays de l’OCDE).
6. Une gestion des enseignants plus ou moins centralisée
  • Deux principaux modèles semble coexister pour ce qui est du niveau d’administration qui assure la gestion des enseignants.
  • D’une part, un modèle fortement voire totalement centralisé comme en Grèce où 100 % des enseignants sont gérés au niveau central. Juste derrière la Grèce figurent le Portugal, l’Italie, le Luxembourg et ensuite la France où 82 % des enseignants sont gérés au niveau central même si des transferts de personnel au niveau local ont récemment eu lieu.
  • D’autre part, au contraire, les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne ou encore les Pays-Bas sont caractérisés par un modèle très décentralisé, à hauteur de 100 % aux États-Unis notamment.
7. La rémunération du personnel enseignant
  • En niveau absolu (parité de pouvoir d’achat) comme relatif (part de PIB affectée aux rémunérations par enseignant), le salaire des enseignants apparaît faible en comparaison internationale.
  • Si les normes françaises de rémunération paraissent inférieures à celles qui prévalent au Royaume-Uni ou en Allemagne, elles sont assez comparables à celles de certains pays nordiques (la Suède, la Norvège et à moindre égard la Finlande).
8. Le coût de l’éducation
  • En France, comme dans la plupart des pays de l’OCDE :
    • 80 % des dépenses totales d’éducation sont consacrées à la rémunération des personnels (administratifs et enseignants).
    • Les dépenses publiques d’éducation représentent autour de 6 % du PIB comme dans les pays anglo-saxons (6 % aux États-Unis et au Royaume-Uni, 7 % au Canada) mais légèrement moins que dans les pays nordiques (7 % en Suède et 7,5 % au Danemark).
    • Depuis 15 ans, les dépenses publiques d’éducation ont tendance à diminuer, à l’exception du Royaume- Uni (+ 1 point) ou encore aux États-Unis (+ 0,4 point).
  • En revanche, la France se distingue clairement par l’importance accordée aux dépenses dites non éducatives (dépenses liées à des services auxiliaires : transport, restauration et logement assurés par les établissements). En France, ces dépenses représentent plus de 10 % des dépenses totales d’éducation alors que la moyenne se situe autour de 4 % (niveau le plus élevé des pays de l’OCDE, juste derrière le Royaume-Uni avec 15 %).

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