Il y a une absolue exigence au niveau des prépas comme au niveau du reste de l’enseignement supérieur d’avoir un système qui soit lisible en Europe et par les étudiants eux-mêmes.

Cette lisibilité globale doit être installée à tous les échelons pour rendre lisible notre propre dispositif à l’étranger.
Un exemple : Le diplôme d’INT Management est lisible, mais ce qui n’est pas lisible c’est le trou noir de deux ans qui correspond aux CPGE.
Un élève arrive dans une école prestigieuse, termine avec un diplôme qui est précédé par un bulletin signé par le proviseur d’un lycée, c’est-à-dire de l’enseignement secondaire. C’est illisible à l’étranger d’autant que les meilleurs élèves qui sont en CPGE ont des bulletins avec des notes souvent désastreuses.

La mise en place du système LMD et l’intégration des classes préparatoires est l’occasion de régler ce genre de problèmes. Comme l’ont précisé les ministres dans leurs conférences de presse de rentrée, ces classes post-Baccalauréat vont être intégrées dans le dispositif LMD.

Cette insertion va les placer dans le cadre de l’application des décrets qui ont été pris en Avril 2002 qui portent sur les principes généraux de l’organisation. L’article 4 dit que la délivrance d’une annexe descriptive au diplôme appelée « supplément au diplôme » assurera dans le cadre de la mobilité internationale la lisibilité des connaissances et des aptitudes acquises.

Dans les textes français on parle beaucoup de parcours. Il faut donc envisager une annexe descriptive à la contribution de tout parcours diplômant. Donc lors de la réécriture du décret de 1994 apparaîtra la nécessité d’une annexe descriptive qualitative et quantitative du parcours de l’étudiant. Ainsi le continuum CPGE + Grande Ecole sera possible. L’élève va évidemment continuer son parcours. S’il arrive comme c’est massivement le cas pour les classes scientifiques, économiques et commerciales, à intégrer une Ecole et à obtenir un diplôme, il obtiendra ces documents descriptifs que connaîtront très bien tous nos partenaires.

Le fait « d’accrocher » les deux premières années à la troisième, sécurise et permet de décrire qualitativement et quantitativement le parcours de l’étudiant. Pour les filières scientifiques et économiques, le fait de pouvoir donner la description administrative des contenus, des heures, etc. facilite l’entrée dans le processus. Par contre, il faut améliorer l’aspect qualitatif du descriptif, c’est-à-dire le nombre d’heures de travail que les enseignants apprécient pour l’étudiant et donc se caler dans les 120 ECTS… même si on juge que le travail en prépa vaudrait plutôt 180 ECTS.

Claude Boichot insiste sur le fait que ces « outils » peuvent mener à des mobilités « sans crispation ou sans hiérarchisation abusive ». C’est un nouveau paradigme qui peut permettre la porosité entre les filières afin de supprimer toute discrimination entre les élèves qui choisissent des filières sélectives et les autres. C’est un pas vers des échanges qui pourraient être décidés par les étudiants eux-mêmes.

Exemple : un étudiant de Paris 6, est parti pour faire une licence de chimie, et pourrait décider en fin de première année, suite à de très bons résultats de repartir en « PC » à la fin de la première année puisqu’il a son « portefeuille d’ECTS ».

Lors de la « massification » de l’enseignement, s’est développée une « culture scolaire où nous sommes tous assez à l’aise » mais qui a rejeté une frange de la population qui ne l’est pas face à ce « monstre scolaire ». Ce phénomène est criant au collège et au lycée mais déborde sur les CPGE, ce qui explique que 60% des élèves de ces classes soient issus des « familles favorisées ».

Quant au « supplément au diplôme », il est le document important où les enseignants vont fournir les éléments quantitatifs et qualitatifs en précisant la charge et la forme de travail. Il est évident que ce document doit être fait dans un souci « d’équité » vis-à-vis des élèves et non par référence à la notoriété d’un établissement.