Premier voyage d’immersion aux États-Unis SKEMA / APHEC
pour 21 élèves de CPGE EC en fin de 1ère année

Fruit d’une collaboration entre les équipes du Campus américain de SKEMA situé au cœur du technopôle de Raleigh, en Caroline du Nord, et l’équipe Anglais du Bureau APHEC (Viviane SIMPSON et moi-même), la formule finalisée à titre expérimental cette année se voulait différente des produits habituellement proposés à nos élèves.

Il s’agissait en effet, à prix coûtant pour SKEMA, de mettre en place une offre propre à mettre les participants en contact direct avec les grands enjeux de la société américaine contemporaine, qui plus est dans une période de campagne électorale propice à des débats animés.

C’est ainsi que j’ai été sollicité pour co-encadrer ce premier séjour, qui s’est déroulé du 14 juillet au 5 août dernier.

Les contenus pédagogiques et culturels ont été réalisés par Marie-Claire RIBEILL, consul honoraire de France à Raleigh et depuis quelques mois également collaboratrice de SKEMA USA. Ceux de nos adhérents qui participaient au Colloque SKEMA-APHEC en novembre dernier se souviendront sans doute de son excellente connaissance du milieu américain.

La logistique était assurée par Maude MORRISSETTE, également collaboratrice de SKEMA USA.

Sur place, les locaux de SKEMA étaient à notre disposition pour les différents ateliers proposés aux élèves et co-animés par Marie-Claire RIBEILL et moi-même.

Nous y recevions également les nombreux intervenants extérieurs qui avaient accepté de participer au programme (un Sénateur Démocrate de l’État, un médecin spécialiste, les représentants d’organisations caritatives, un panel religieux, des comédiens professionnels, une professeure de prononciation, et encore Hélène CRIÉ-WIESNER, journaliste et auteure de « American Ecolo », une spécialiste de l’étiquette en situation professionnelle, un panel sportif…).

De nombreuses rencontres de terrain étaient également au programme : une demi-journée au Tribunal de Raleigh (affaires de délinquance juvénile et rencontre avec un juge et un avocat), une demi-journée avec le Consul Général du Mexique (dans un État qui bat depuis quelque temps des records d’affluence d’immigrants latino-américains ; j’en profite pour signaler que la région est également très intéressante pour nos élèves hispanisants), visite du principal quotidien d’information local et rencontre avec un panel de journalistes, une demi-journée de travail avec une association caritative (construction de maisons pour aider au logement de familles démunies).

À cela s’ajoutaient de nombreuses visites et excursions à caractère culturel ou thématique (territoire CHEROKEE, trois jours à Washington, musées et manifestations diverses, visites commentées du campus de l’université publique NC State et du centre historique de Raleigh).

Un rythme intense, donc et qui a permis de donner des éclairages riches sur les grandes questions de société, les mœurs, la culture, l’histoire, les préoccupations américaines, sur un mode toujours interactif.

De plus, chaque élève devait réaliser une production écrite quotidienne, consistant en un retour personnel et critique de l’activité du ou des jours précédents, que Marie-Claire RIBEILL et moi corrigions aussitôt.

Le trio d’encadrement a adopté une règle simple consistant à parler anglais en toutes circonstances et à exiger des élèves de faire de même dans leur interaction avec nous (et entre eux dans les ateliers et les rencontres).

Côté pratique, les élèves étaient logés dans une résidence universitaire de qualité qui leur a permis de créer rapidement des liens avec des Américains et des étudiants étrangers, notamment chinois (une rencontre formelle était organisée autour du thème des présentations et des jeux de société).

Sur un total de 21, dix élèves avaient opté pour un séjour de deux semaines, les autres pour trois. Ils étaient issus de classes ECS, ECE et ECT, venus de diverses régions de France et d’établissements variés (Valenciennes, Mulhouse, Strasbourg, Paris, Rouen, Besançon, Bordeaux, Toulouse, Nice, Guadeloupe), et j’en profite pour remercier ici les collègues qui avaient conseillé ce séjour, en espérant qu’ils en ont eu un retour positif.

Le coût, hors billets d’avion, était de 1200 euros pour deux semaines, et 1700 pour trois semaines. Il incluait, outre l’hébergement, la majorité des repas, les transports et toutes les activités payantes.

Un premier bilan

Globalement, et du point de vue concerté du groupe d’encadrement, c’est une réussite. L’enquête de satisfaction prévue par SKEMA devrait confirmer ce sentiment. Marie-Claire RIBEILL, Maude MORRISSETTE et moi-même avons toutefois envisagé différents points d’amélioration pour les sessions susceptibles d’être proposées à l’avenir :

– ménager quelques demi-journées de récupération (le rythme était TRÈS intense)
– varier le thème de l’excursion (les CHEROKEE et les Appalaches cette fois-ci) d’une année sur l’autre (nous avons suggéré Charleston et la côte pour 2013)
– conserver Washington, en renforçant les contenus (pressés par le temps, nous étions frustrés, étant donné ce que cette ville a à offrir)
– renforcer les ateliers de langue pure (prononciation, « accent reduction », théâtre), notamment quant à leur fréquence.
– quant au dernier point pédagogique, nous y réfléchissons, et les suggestions des collègues de langues sont les bienvenues : comment réduire encore le temps résiduel, malgré tout assez important, pendant lequel les élèves parlent français entre eux (hors ateliers, interaction avec l’équipe d’encadrement et rencontres avec des intervenants), tout en gardant les principes du séjour tel qu’il était conçu cette année.
– côté logistique, avancer les dates limites d’inscription et envisager de négocier des billets d’avion.

Je conclurai en saluant le professionnalisme de Maude MORRISSETTE, qui a veillé à chaque instant à ce que tout se passe bien pour chaque étudiant et s’est montrée uniformément dévouée. Je tiens également à féliciter et remercier Marie-Claire RIBEILL qui, grâce à son réseau exceptionnel sur place et à ses talents personnels, a proposé un programme passionnant et, selon moi, très efficace (apport culturel et lexical, chocs culturels, prise de conscience des réalités…). Pédagogiquement, nous avons formé une équipe formidable.

Reste la question du coût. Avec vous, je le rappelle, l’APHEC s’est donné pour mission de réfléchir à tous les moyens possibles, au niveau de chaque établissement ou de l’association elle-même, de faciliter l’accès d’élèves boursiers par exemple à ce type de programme. C’est à cette condition que l’APHEC pourra envisager de continuer à être partenaire ou consultante de tels projets.

Philippe PILATO

Bureau APHEC