ECRICOME 2006

ALLEMAND LV 1

1. VERSION

Heiße Nächte in Paris

Der französische Gesellschaftsvertrag endet dort, wo die Vororte beginnen
Am Anfang schien es nur ein weiterer Krawall (1) in einem Vorort von Paris zu sein. Doch inzwischen muss man wohl von einer „Stadtguerilla“ sprechen, die jede Nacht neue Viertel bedroht. Von Clichy-sous-Bois aus, nordöstlich der französischen Hauptstadt gelegen, rollt seit einer Woche eine Gewaltwelle heran, die jetzt alle Départements der Pariser Umgebung und die Vororte einiger größerer Provinzstädte erreicht hat. Schon acht Nächte in Folge stoßen Polizei und junge Randalierer großenteils afrikanischer und arabischer Herkunft aufeinander. Alleine in der Nacht zum Donnerstag brannten in Seine-Saint-Denis 177 Autos. Auf Feuerwehr und Sicherheitskräfte wurden Steine und Molotow-Cocktails geworfen, es fielen sogar Schüsse.

Wer das Leben in den „cités“ beobachtet, ist von den Entwicklungen nicht überrascht; vielmehr wundert es, dass solche Eruptionen nicht häufiger vorkommen. Die „verlorenen Territorien der Republik“, sind nicht von selbst verloren gegangen. Die Vernichtung der sozialen Strukturen wirkt sich hier besonders stark aus, weil seit dem Ende der 70er Jahre keine Stadtpolitik entwickelt worden ist, mit der man die Folgen wirtschaftlicher Krisen hätte vermindern können. Stattdessen hat sich der Staat aus den Wohngebieten langsam zurückgezogen, zumindest hat er sie vernachlässigt. Einzig den kommunalen Sozialarbeitern, die mit immer geringeren Mitteln arbeiten, ist es zu verdanken, dass der Weg in die Ghettoisierung noch nicht zu Ende gegangen ist.

Nach Alain-Xavier Wurst
In : ZEIT online, 4.11.2005

(1) Der Krawall (e) : la bagarre, l’échauffourée

2. THÈME

À propos des relations franco-allemandes, M. Giscard d’Estaing a estimé qu’après le duo Kohl – Mitterrand, il n’y avait plus jamais eu « la même intimité » au plus haut niveau. Comme on lui opposait que la relation Chirac – Schröder semblait bonne, il a répondu : « non ». Ils s’embrassaient devant les caméras ? « Mais tout le monde s’embrasse devant les caméras », a ironisé VGE.

La relation franco-allemande « est » et « reste bonne ». « Entre les dirigeants, c’est plus compliqué », a observé VGE, en distinguant « trois périodes » dans l’Histoire récente des deux pays.

D’abord celle, « très curieuse », entre Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, « deux hommes de culture très différente », mais « qui se sont entendus, compris ».

Puis, il y eut « la grande intimité entre Schmidt et moi ». « Nous avions la même culture, la même expérience, le même goût de l’économie ».

Troisième épisode de cette intimité, celle « entre Mitterrand et Kohl, assez paradoxale, car les deux hommes étaient très différents ». Mais « ils avaient développé entre eux, dans les deux sens, une relation personnelle forte et utile ».

« Depuis, ça ne s’est pas reproduit », a relevé l’ancien président.

D’après une dépêche de l’AFP
Dimanche 30 octobre 2005

3. Cette partie est au choix, 3.1 Essai ou 3.2 Thème-contraction.

3.1. ESSAI

Les candidats sont priés d’indiquer le nombre de mots employés (de 225 à 275)

Immer weniger Forscher bleiben in Europa. Was sollte man gegen diesen Braindrain tun?

3.2. THÈME-CONTRACTION (commun à toutes les langues)

Les candidats sont priés d’indiquer le nombre de mots employés (de 180 à 220)

Une « éthiquette 100% américaine »

Tout commence à la fin des années 1980, lorsque Dov Charney, originaire de Montréal, étudie dans un lycée privé du Connecticut. Fils d’un architecte et d’une artiste peintre renommée, il est considéré comme un excentrique hyperactif. Il aime décrypter les nouvelles tendances de la mode et développe une véritable passion pour le t-shirt américain. Or, ces t-shirts « blancs, simples, et agréables à porter» ne sont pas disponibles au Canada. Dov, encore adolescent, décide d’y remédier. Il en achète des centaines, leur fait passer la frontière, emballés dans des sacs poubelle et les revend à chaque coin de rue de la capitale québécoise. Élève brillant mais dissipé, sa passion pour le t-shirt le pousse à quitter les bancs de l’université du Michigan. Il veut se lancer et créer sa propre société de design et de fabrication. Il étudie comment fonctionnent les grands acteurs de ce marché, tels que Fruit of the Loom, Hanes ou Champion. Il observe que tous ces industriels sous-traitent leur production dans les pays à bas salaires, en République Dominicaine, en Haïti, au Mexique et bientôt en Chine. Il se rend sur place et découvre, qu’étant donné le nombre de fournisseurs impliqués, il est quasiment impossible de s’assurer que les vêtements sont produits dans de bonnes conditions de travail. Les «sweatshops»*, ces ateliers tant décriés, dans lesquels les conditions de travail sont déplorables, sont souvent utilisés. Ceux-ci abritent des hommes, des femmes et même de jeunes enfants qui travaillent jusqu’à seize heures par jour, à des cadences infernales, et pour des salaires de misère. Nous sommes au milieu des années 1990, le monde occidental commence à peine à découvrir les destins individuels tragiques cachés derrière les vêtements qu’il porte.

Il décide alors de prendre le contre-pied total des pratiques habituelles. « Je voulais prouver que produire dans ce type d’ateliers clandestins, en exploitant ce qui s’apparente à des esclaves modernes revenait finalement plus cher que de produire de manière éthique, aux Etats-Unis.» Il crée sa société en 1998 et choisit de payer ses dix premiers employés 13 dollars de 1 ‘heure, alors que le salaire minimum en Californie est à 8 dollars seulement. Il offre une très bonne couverture sociale, subventionne les déjeuners et les tickets de bus de ses employés, et pratique des horaires décents. Il propose de nombreux avantages comme des cours d’anglais ou d’espagnol, des téléphones gratuits pour appeler aux Etats-Unis et même des séances de massage lors des pauses ! Son usine n’est pas en Chine mais en plein centre-ville de Los Angeles, une zone économique sinistrée.

Malgré des pratiques sociales avant-gardistes, Dov sait que, pour connaître le succès, il lui faut avant tout être irréprochable sur la qualité des vêtements qu’il dessine. D’abord destinés à ses « amis de la rue », ses modèles ont pour cible une population jeune et sportive. Au-delà du slogan « sweatshop-free t-shirts »**, Dov rêve de créer une société « plus humaine, plus jeune et plus juste ».

Malgré des premiers résultats encourageants et des boutiques qui ouvrent dans quelques grandes villes américaines, il a beaucoup de difficulté à convaincre les banquiers californiens de le soutenir dans son développement. Son approche en « intégration verticale» les effraie, elle est totalement à contre-courant de ce qui se passe partout ailleurs aux Etats-Unis. Plus lentement mais sûrement, il fait grandir son entreprise en réinvestissant tous ses bénéfices dans la société.
Aujourd’hui, il a prouvé à ceux qui ne lui ont pas fait confiance lorsqu’il en avait besoin qu’ils se trompaient… Selon lui « ils ne comprenaient pas comment nous arrivions à être aussi rentables, en payant nos salariés aussi bien ». En dehors du pays, on peut trouver la main d’œuvre à 30 cents de l’heure. Il explique: «Nos salariés sont plus heureux, plus motivés, travaillent mieux et ne nous quittent plus. » Lors de notre visite de l’usine, nous avons appris que la liste d’attente pour intégrer la société était de mille personnes !

Reconnu pour ses innovations sociales, Dov veut désormais devenir, en conservant son rythme de croissance, irréprochable en matière d’environnement. Il nous explique: « L’industrie textile s’approvisionne principalement en coton génétiquement modifié du sud des Etats-Unis, cultivé avec un emploi massif de pesticides chimiques, connus pour contaminer les nappes d’eau potable, provoquer des cancers, et empoisonner les animaux sauvages. En effet, la production de coton utilise un quart des pesticides produits dans le monde qui sont responsables, selon certaines ONG, de la mort directe de 67 millions d’oiseaux et 14 millions de poissons chaque année sur le territoire américain. Dov a lancé également une grande campagne de recyclage dans son usine. Celle-ci permet de collecter et de réutiliser plus de mille tonnes de fibres, auparavant destinées à la décharge.

Un rien déjanté, l’esprit bouillonnant et sans cesse à l’affût de nouvelles idées, Dov Charney prouve chaque jour que les délocalisations dans les pays développés et les pertes d’emploi qu’elles entraînent n’ont rien d’une fatalité. Il prouve aussi et surtout, qu’une politique sociale d’avant-garde est un investissement sensé.

Sylvain Darnil & Mathieu Le Roux, 80 hommes pour changer le monde, J.c. Lattès, 2005

* « sweatshops » : ateliers clandestins au rythme de travail intensif ** « sweatshop-free t-shirts» : t-shirts « éthiques»