Sommaire

  1. L’augmentation du nombre de boursiers dans les classes préparatoires aux grandes écoles
  2. Le centre national d’enseignement à distance (CNED) soutient l’accès aux classes préparatoires aux grandes écoles
  3. La mobilisation des centres régionaux des oeuvres universitaires et scolaires (CROUS)
  4. La rénovation de la filière littéraire des classes préparatoires aux grandes écoles
  5. L’intégration des classes préparatoires aux grandes écoles dans l’architecture européenne des études (LMD)
  6. Des parcours de réussite sécurisés pour des lycéens issus de milieux modestes


L’augmentation du nombre de boursiers
dans les classes préparatoires aux grandes écoles

Dans le cadre de la politique engagée en faveur de l’égalité des chances, le Président de la République a souhaité renforcer l’ouverture sociale dans les formations d’excellence et a demandé au Gouvernement que le taux de boursiers dans les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) soit porté en trois ans à 30% (18% en 2005-2006).

A ce titre, les recteurs et les chefs d’établissements ont été fortement mobilisés. Au printemps dernier, au cours du déroulement de la procédure ordinaire d’admission en CPGE , tous les élèves boursiers dans l’enseignement scolaire ou susceptibles de le devenir dans l’enseignement supérieur, dès lors que leurs capacités à suivre ce cursus étaient avérées, ont ainsi été sollicités afin qu’ils ne pratiquent pas d’auto-censure et envisagent, notamment, leur candidature en classes préparatoires.

Ensuite, dans le cadre de la procédure complémentaire prévue pour l’affectation des places laissées vacantes, les recteurs ont fait contacter tous les bacheliers boursiers ayant obtenu la mention « bien » ou « très bien » au baccalauréat, afin qu’il leur soit proposé lors d’un entretien personnel une inscription en CPGE. Cette procédure complémentaire a bénéficié à 1525 élèves, dont 25% de boursiers.

Dans la mesure où des dossiers de demandes de bourses sont encore en cours d’instruction, les chiffres définitifs ne sont pas encore complètement stabilisés. Un état au 15 novembre 2006, rapporté à la situation à la même date en 2005, exprime une progression très sensible et permet d’envisager un taux de boursiers à hauteur de 22% en classes préparatoires.

Année 2005-2006
Effectifs de 1ère année 37 862 39 389
Boursiers de 1ère année payés au 15 novembre 5500 6587
Pourcentage au 15 novembre 14,5% 16,7%
Pourcentage définitif 18% 22% (estimation)

Dès le mois de janvier prochain, à l’occasion de l’ouverture du portail national d’admission en CPGE pour la rentrée 2007, les recteurs et les proviseurs seront invités à se mobiliser à nouveau afin que l’objectif cible puisse être atteint ou au moins approché.

Le centre national d’enseignement à distance soutient
l’accès aux classes préparatoires aux grandes écoles

A compter de cette année scolaire, le centre national d’enseignement à distance (CNED) propose son soutien aux lycéens afin de leur permettre de disposer des meilleurs atouts pour réussir dans les filières d’excellence de l’enseignement supérieur et, notamment, dans les classes préparatoires aux grandes écoles, qu’elles soient scientifiques, littéraires ou commerciales.

L’ensemble des instituts du CNED apporteront un soutien constitué :

  • d’un accompagnement à distance tout au long de leur année de terminale,
  • de deux regroupements présentiels de trois jours en milieu d’année (vacances de printemps et fin août, juste avant la rentrée scolaire).

Cette offre de formation à distance avec soutien/tutorat disciplinaire vise à offrir une aide méthodologique et la connaissance des codes culturels et du travail en CPGE.

Des binômes d’enseignants (un professeur du 2nd degré et un professeur de CGPE) seront constitués par le CNED de façon à repérer les disciplines les plus pertinentes à renforcer, avant l’entrée dans l’enseignement supérieur, et faire les choix des contenus et des exercices les plus difficiles du programme des terminales, indispensables à maîtriser pour les classes de CPGE.

Le CNED s’appuiera sur ses huit Instituts répartis sur l’ensemble du territoire (notamment Vanves, Lyon, Grenoble et Rennes) et sur des structures partenaires dans leurs environnements géographiques pour mettre en oeuvre cette offre décentralisée et la rendre accessible au plus grand nombre.

Le prix des formations se situe entre 100 et 200 euros. Le prix des regroupements entre 250 et 300 euros pour l’année. Les élèves boursiers bénéficieront d’une réduction de 25%.

Les accompagnements à distance sont disponibles dès à présent. Les premiers regroupements seront organisés dès le printemps 2007.

La mobilisation des centres régionaux
des oeuvres universitaires et scolaires

La question des conditions d’hébergement et de vie des élèves boursiers admis en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) a justifié un programme d’accompagnement social spécifique. Le réseau des centres régionaux des oeuvres universitaires et scolaires (CROUS) a ainsi été mobilisé pour accueillir les étudiants en CPGE issus de milieux modestes pour la rentrée 2006.

Dans la plupart des académies, les CROUS ont réservé à ces étudiants des logements dans les cités universitaires proches de leurs lycées.

  • au CROUS d’Aix-Marseille, les étudiants boursiers de CPGE ont été logés dans des étages ou pavillons affectés pour ces élèves. Certaines résidences leur ont attribué des chambres dans un même couloir jouxtant un restaurant universitaire ouvert midi et soir.
  • dans l’académie de Versailles, le lycée Lakanal à Sceaux a réservé auprès du CROUS un contingent de 15 logements.
  • à Bordeaux, le CROUS a réservé des logements dans les résidences bordelaises proches des lycées pour les étudiants en CPGE ne pouvant être admis en internat. Cette procédure a été élargie aux élèves issus de zones d’éducation prioritaires (ZEP), boursiers sur critères sociaux (ou à la limite du barème national), éloignés de leur domicile familial et admis en CPGE sur listes complémentaires. Ils sont affectés dans des résidences situées à proximité de leur lieu d’études.
  • au CROUS de Poitiers, le « tour de logement » a permis de donner la priorité aux étudiants boursiers ne pouvant être logés dans les internats des lycées.

D’autres mesures ont été prises par les CROUS pour favoriser l’insertion de ces jeunes, notamment, un suivi particulier effectué une fois par mois par le gestionnaire de la cité pour veiller à leur bonne insertion.

La rénovation de la filière littéraire
des classes préparatoires aux grandes écoles

Si la qualité des formations dispensées par les classes préparatoires littéraires est unanimement reconnue, leur mode d’organisation actuel, qui contraint les élèves à opérer dès la première année un choix entre les hypokhâgnes préparant à l’Ecole normale supérieure « Ulm » ou à celles préparant à l’Ecole normale supérieure « Lettres et sciences humaines » à Lyon, s’est révélé, par la précocité même de l’orientation, une entrave à l’équité et un frein à l’engagement des élèves d’origine modeste dans ce type de parcours.

C’est dans ce contexte que le ministre a souhaité qu’un travail en profondeur soit conduit, tout au long de l’année 2006, avec les deux écoles normales supérieures (ENS), en y associant les professeurs de classes préparatoires, afin d’améliorer la lisibilité et l’équité du dispositif, d’harmoniser les modes de recrutement des ENS tout en favorisant l’élargissement des débouchés offerts à la sortie des CPGE littéraires et de favoriser l’ouverture sociale de ces classes.

Dès la rentrée 2007, une hypokhâgne indéterminante sera mise en place. Elle permettra d’accéder en seconde année aussi bien à des khâgnes « Ulm » qu’à des khâgnes « LSH ». Cela se traduira par une plus grande lisibilité de l’offre et, en retardant le moment de l’orientation, mettra tous les élèves, sans considération de leur parcours antérieur, en situation d’égalité. A ce titre, une refonte des programmes de philosophie, d’histoire, de langues et cultures antiques ainsi que de langues vivantes a été effectuée.

Par ailleurs, si chacun des concours d’entrée dans les écoles normales supérieures doit légitimement garder sa spécificité, la constitution d’une banque d’épreuves communes pour plusieurs épreuves -philosophie, histoire, langues vivantes- permettra, dès la session 2009, d’harmoniser et de simplifier le processus de recrutement des ENS. Ce dispositif pourra, en outre, faciliter un prochain élargissement des débouchés offerts aux élèves, notamment, en direction des écoles de commerce et des instituts d’études politiques.

Enfin, l’ouverture sociale des classes préparatoires littéraires s’accompagnera d’un encadrement pédagogique renforcé, permettant un traitement différencié des élèves de première année. A cet égard, les moyens qui seront dégagés grâce à la simplification et à l’harmonisation du dispositif seront réinvestis au service de cet objectif.

Les effectifs des classes préparatoires littéraires représentent 15% de l’effectif total des CPGE, soit 11 000 élèves de première (6500) et seconde année (4500). Environ 6% des élèves de seconde année réussissent aux concours des ENS (270 élèves), 8 % en comptant les entrées en écoles de commerce (90 élèves).

L’intégration des classes préparatoires aux grandes écoles
dans l’architecture européenne des études (LMD)

A la fin de l’année dernière, afin de sécuriser et de rendre plus lisible le parcours des élèves des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), le ministre a pris l’engagement d’intégrer ces formations dans l’architecture européenne des études, fondée, notamment, sur le dispositif LMD (licence, master, doctorat). Cette sécurisation contribuera à lever les réticences des élèves issus de milieux modestes à s’engager dans la voie des classes préparatoires, dans la mesure où ils redoutent souvent qu’en cas d’échec à un concours, leurs acquis ne soient pas suffisamment pris en compte.

A cette fin, une très large concertation a été engagée, tout au long de l’année, avec l’ensemble des partenaires -Conférence des présidents d’université, Conférence des grandes écoles, organisations syndicales, associations de professeurs de classes préparatoires-, à l’issue de laquelle un projet de décret modifiant la réglementation relative à l’organisation et au fonctionnement des classes préparatoires aux grandes écoles (décret n°94-1015, du 23 novembre 1994) a été élaboré. Celui-ci sera soumis le mois prochain à l’avis du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) en vue d’une publication au début de l’année 2007.

Ce texte prévoit que tout élève de classes préparatoires se voit délivrer, à l’issue de chaque année d’études, une attestation descriptive de parcours. Etablie sur la base d’une grille nationale de référence, elle mentionnera les connaissances et aptitudes acquises par l’élève au cours de sa formation ainsi qu’une valeur en crédits européens (ECTS), dans la limite de 60 pour la première année d’études et de 120 pour un parcours complet.

Lorsque l’étudiant est reçu à un concours d’entrée auquel préparent les CPGE, sa réussite emporte, de la part de son nouvel établissement, la validation automatique des crédits correspondants.

Par ailleurs, en vue de faciliter la poursuite d’études à l’université ou dans d’autres établissements d’enseignement supérieur, des conventions de coopération pédagogique seront passées entre les lycées disposant de CPGE et les établissements d’accueil. Elles prévoiront, notamment, pour l’examen des dossiers individuels, la mise en place de commissions associant des représentants des lycées et des universités, présidées par un enseignant-chercheur, et préciseront les modalités de validation des crédits mentionnés dans l’attestation descriptive de parcours.

Des parcours de réussite sécurisés pour des lycéens
issus de milieux modestes

Dans la continuité de sa politique d’égalité des chances et dans le cadre de leur mission de service public, Gilles de Robien a demandé aux lycées Saint Louis de Paris et Kléber de Strasbourg de garantir des parcours de réussite à des élèves issus de lycées situés en zone urbaine sensible. Ces parcours seront formalisés dans un accord de partenariat au terme duquel les lycées Kléber et Saint Louis s’engagent sur 4 points :

  1. la mise en oeuvre d’un dispositif de tutorat et d’accompagnement des lycéens de première et de terminale ;
  2. la garantie d’un examen particulièrement attentif des dossiers de candidatures en CPGE présentés dans ces deux lycées par les élèves des lycées partenaires ;
  3. le droit des élèves admis en CPGE à une offre de logement ;
  4. la garantie d’un accompagnement et d’un soutien pédagogique des élèves admis en CPGE des lycées Kléber et Saint Louis pendant une durée de 2 ans.

La création d’un réseau d’établissements piloté par des lycées d’excellence, au service d’élèves méritants issus de milieux modestes, pourra être étendu. Cette expérimentation sera évaluée dans 4 ans.
Les lycées partenaires du lycée Saint Louis de Paris sont notamment le lycée Voillaume (Aulnay/Bois), le lycée Jacques Brel (la Courneuve), le lycée Robert Doisneau (Corbeil-Essonne) et le lycée Edmond Rostand (Saint-Ouen l’Aumône).

Les lycées partenaires du lycée Kléber de Strasbourg sont le lycée Schwilgué (Sélestat), le lycée Marc Bloch (Bischheim), le lycée Haut-Barr (Savernes), le lycée Jean Monnet (Strasbourg), le lycée Robert Schumann (Hagueneau), le lycée Schuré (Barr) et le lycée Marcel Rudlof (Strasbourg).