Suppression de Classes Préparatoires : l’arbitraire du recteur de Poitiers et du ministère (Communiqué de presse)
Communiqué de presse – 27.01.2015 Non-respect des procédures administratives : où sont passées les valeurs de la République ? Pour valider sa décision de fermeture de certaines classes préparatoires au lycée Camille Guérin de Poitiers (une hypokhâgne sur 2 / une PCSI sur 2 à la rentrée 2015, suivies de 2 fermetures des deuxièmes années à la rentrée suivante), le recteur, M. Jacques MORET, dont la presse a déjà rapporté les amalgames, a court-circuité les procédures normales : pour faire passer une décision injustifiable, il a été contraint de solliciter directement le cabinet de la ministre. S’afficher devant l’opinion publique comme défenseur des valeurs de la République impose qu’on respecte procédures et concertation. Une décision pédagogiquement et socialement injustifiable ! Sans prendre en considération les enseignants des classes concernées, ni même les Inspecteurs généraux, qui sont les experts nationaux habilités à porter jugement sur le fond du dossier, le recteur a autoritairement appuyé sa décision sur une démonstration partiale et partielle en écartant ou en déformant tout ce qui n’allait pas dans son sens : –La réduction importante de l’offre de formation dans une région déjà fortement déficitaire en offre d’enseignement supérieur devient à ses yeux une amélioration. – Les boursiers du lycée Camille Guérin, près de la moitié des étudiant(e)s, deviennent à ses yeux de faux boursiers, relevant de classes sociales privilégiées. – Les résultats des étudiants de Camille Guérin sont présentés comme insuffisants, même quand en classe scientifique ils atteignent 90 % ; quant aux classes littéraires, le recteur refuse de compter les étudiants admis en IEP, en Écoles de commerce et dans les dix autres écoles, alors même que le ministère a inclus ces écoles dans les débouchés des Prépas littéraires. Avant même la décision officielle du ministère de l’Éducation nationale, le recteur a exercé diverses pressions pour décourager parents et personnels : dès le 5 décembre, il a ainsi supprimé les classes du site d’inscription Admission-Post-Bac qui permet aux lycéens en terminales de choisir leurs voies d’enseignement supérieur. Sommé par les services centraux du ministère de les réintroduire sur le site, il a remis les classes le mardi 9 décembre au matin, pour les retirer de nouveau dans l’après-midi. Il a envoyé un courrier nominatif pour annoncer à des enseignants que leur poste serait supprimé du fait de la fermeture des classes, non encore entérinée par le ministère, en les invitant fortement à demander un autre établissement. Une décision controversée, même aux plus hauts niveaux ! 15 postes supprimés La confirmation tardive de la décision par le ministère et le fait que ce soit le cabinet de la ministre qui tranche, chose exceptionnelle dans pareil cas, illustre clairement que le recteur a fait usage d’appuis politiques hauts placés pour faire passer un projet inutilement destructeur de l’enseignement supérieur à Poitiers. La suppression de 15 postes fait-elle l’affaire d’un ministère qui réduit l’offre d’enseignement en catimini ? Les élus locaux de la majorité en font peu de cas. Nous interpellerons directement Madame la Ministre à ce sujet ainsi que la médiatrice de l’Éducation nationale. Les enseignant(e)s et les étudiant(e)s des classes préparatoires ne comptent pas en rester là et préparent des actions fortes. Collectif de défense des Classes préparatoires du lycée Camille Guérin de Poitiers – 3CGP Contact presse : 06.65.36.66.46 / 06.30.93.87.22 cpgecamilleguerin@gmail.com
Nous sommes Charlie
Profondément attachée aux valeurs de la république, de la démocratie et de la laïcité, l’APHEC exprime l’horreur et la consternation ressenties face au lâche et abominable massacre contre la liberté qui a visé le journal Charlie Hebdo. L’APHEC condamne fermement toutes les formes d’obscurantisme, de fanatisme, de violence et d’intolérance, quelles qu’en soient les origines et les motivations, parce qu’elles menacent les fondements mêmes de notre société: liberté, égalité et fraternité. L’APHEC s’associe aux marches républicaines qui seront organisées ce week-end dans de nombreuses villes de France. L’APHEC est Charlie. Le Bureau de l’APHEC
Position de l’APHEC 2014
Des ZEP aux Classes Préparatoires, de la maternelle à l’enseignement supérieur, l’APHEC défend une formation d’excellence pour tous. C’est déjà pour cette raison que le 9 décembre dernier, nous manifestions avec pour seul mot d’ordre : « ZEP – CPGE, une même exigence, partout ! » Aujourd’hui, il nous faut rappeler cette exigence : comment prétendre tout à la fois démocratiser la formation des élites et dans le même temps détériorer les conditions d’enseignement de ceux qui en ont le plus besoin ? L’éducation serait une priorité absolue, nous dit-on. Mais, réduire ça et là les moyens des Réseaux d’Éducation Prioritaire, de même que proposer la fermeture de Classes Préparatoires, n’est-ce pas renoncer à l’égalité républicaine des chances et pérenniser les inégalités sociales et territoriales ? Est-ce bien là la priorité absolue dont on nous rebat les oreilles ? Nous ne pouvons y croire. Pour le Bureau de l’APHEC, Philippe HEUDRON Président de l’APHEC
Refus de la suppression d’une Hypokhâgne et d’une Khâgne au lycée Camille Guérin, Poitiers
Le recteur de l’Académie de Poitiers entend fermer l’an prochain l’hypokhâgne du lycée Camille Guérin, l’année suivante la khâgne. Or, les arguments avancés par le rectorat sont fallacieux : Insuffisance des résultats, alors qu’ils sont plus que satisfaisants (des normaliens presque chaque année, sans parler des admis aux IEP et aux écoles de management). Insuffisance des effectifs, alors que toutes les CPGE littéraires dépassent ou frôlent les effectifs pléthoriques. Sociologie des étudiants, alors qu’il y a plus de 40 % de boursiers. Signez la pétition en ligne ! Les enjeux sont nationaux et il nous faut désormais livrer une lutte de tranchées contre l’arbitraire de certains recteurs. Ajoutons que selon le décret n° 2013-756 du 19 août 2013 « (…) Les ministres chargés de l’éducation et de l’agriculture et le ministre de la défense décident respectivement de la création et de la suppression des divisions destinées à accueillir les étudiants de classes préparatoires aux grandes écoles dans les lycées relevant de leur compétence. Pour les lycées relevant de la compétence du ministre chargé de l’éducation, ces décisions interviennent sur proposition des recteurs d’académie au vu des projets présentés par les établissements après avis des régions, du comité technique académique et du conseil académique de l’éducation nationale. » La « bataille de Poitiers » devra montrer aux recteurs que nous demeurons un réseau solidaire instruit de l’expérience de l’automne dernier.
Communiqué de presse de l’APHEC – dec 2013
Classes préparatoires : le ministre répond favorablement à la demande de poursuite des discussions Vincent PEILLON a annoncé le 12 décembre 2013 que les discussions sur le métier d’enseignant se poursuivraient en janvier 2014, notamment sur les segments de l’enseignement secondaire et des CPGE sur lesquels il n’y a pas eu d’accord avec les enseignants. Nous ne saurions accepter que des mesures dégradant les conditions de travail et de rémunération des enseignants soient appliquées à la rentrée 2014. Les discussions, auxquelles nous souhaitons participer, devront en toute logique pouvoir repartir sur de nouvelles bases. Ce premier pas a résulté de la très forte mobilisation des professeurs de CPGE. Mais le dossier n’est pas clos : les propositions du ministère restant très vagues et le discours du ministre changeant, nous devons rester vigilants et notre détermination ne doit en aucun cas faiblir. Nous appelons donc les assemblées générales à réfléchir aux modalités de la poursuite de la mobilisation en CPGE. Le Bureau de l’APHEC
Communiqué des associations de professeurs de CPGE du 10 décembre 2013
Grâce à la très forte mobilisation qui n’a pas échappé à nos interlocuteurs, nous avons été reçus longuement (de 9h à 11h30) par Bernard Lejeune et Eric Tournier. Nous avons commencé par mettre les choses clairement au point sur les raisons pour lesquelles nous rejetons le projet actuel. Nous avons posé les conditions de l’engagement de véritables discussions entre les associations et le ministère. À l’issue de la réunion, B. LEJEUNE nous a indiqué qu’il rapportait au Ministre le contenu du texte joint listant les points de désaccords et les conditions de sortie du conflit. Il nous a indiqué que le Ministre s’exprimera sur l’ensemble du projet du décret, jeudi 12 décembre. Nous avons demandé des réponses claires à nos exigences. Dans l’immédiat, restons mobilisés, unis, et préparons-nous à un conflit qui risque d’être long.
Communiqué commun associations-intersyndicale
SNES-FSI, SNALC, APHEC, APPLS, UPA, UPLS, UPS ,UPSTI Professeurs de classes préparatoires : mobilisation exceptionnelle A la suite de la très forte mobilisation du lundi 9 décembre (taux de grévistes reconnu par le ministère lui-même : 60 %, nombre exceptionnel), rendue visible par une grande manifestation parisienne (plus de 5000 personnes) et quantité de manifestations régionales, les associations et l’intersyndicale appellent au maintien d’une mobilisation forte et visible, à l’initiative des AG locales Elles appellent les professeurs à se rassembler devant leurs rectorats, mercredi 11 décembre, et à demander audience à leurs recteurs. Si les audiences prévues au ministère mardi 10 et jeudi 12 décembre ne permettent pas d’obtenir la satisfaction de nos revendications, elles appelleront à une nouvelle grève nationale le mardi 17 décembre assortie des manifestations diverses que les AG locales décideront. Elles affirment leur détermination à relancer, étendre et durcir le mouvement dès la rentrée de janvier si cela s’avère nécessaire.
L’APHEC refuse le projet Peillon
Le Bureau de l’APHEC, réuni ce jour, appelle à participer à la grève et aux manifestations organisées lundi 9 décembre 2013 partout en France, métropolitaine et d’Outre-Mer. L’APHEC appelle à rejoindre le mouvement unitaire, interassociatif et intersyndical, qui doit rassembler bien au-delà des professeurs de CPGE. Nous nous félicitons du soutien public exprimé par les Grandes Ecoles. Nous nous félicitons du soutien de leurs professeurs, étudiants et anciens étudiants. Qu’ils soient ici chaleureusement remerciés. En l’état, le projet du ministre de l’Education Nationale est inacceptable. Il touche les professeurs de CPGE dans leurs conditions de travail, leur fierté et leur rémunération. Les conséquences seraient tout aussi graves pour les collègues du secondaire, les mesures envisagées représentant la suppression d’environ 800 postes CPGE, soit quelque 1200 postes du secondaire (voir le compte rendu de l’AG du lycée Champollion). Nous refusons la politique du fait accompli. Nous nous sentons humiliés, blessés, méprisés. Les méthodes de division et de diversion employées par le ministère sont détestables. Nous refusons d’être les boucs émissaires d’une politique de destruction du système éducatif qui n’ose pas dire son nom. S’attaquer à un système que le monde nous envie est une erreur et une faute. Lycée Louis-le-Grand, Samedi 7 décembre 2013 Le Bureau de l’APHEC Education is the most powerful weapon which you can use to change the world – L’éducation est l’arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde. Nelson Mandela. P.S. : Les différents points de rassemblement, les mots d’ordre et les horaires des Assemblées Générales seront régulièrement mis à jour sur le site de l’APHEC Documents joints
L’enfer des classes préparatoires…
DROIT DE REPONSE Souhaitant exercer un droit de réponse à l’article publié par le journal Le Monde en date du samedi 4 février 2012 sur l’ « enfer » des classes préparatoires, l’ensemble des associations de professeurs et de proviseurs de classe préparatoire, ne peut guère qu’exprimer ses réserves consternées. Laissant de côté l’incongruité polémique de la comparaison cinématographiquement étayée avec la formation des commandos de Marines américains, et la méthode qui consiste à compiler des témoignages fort mal vérifiables, et pas du tout vérifiés (la moitié d’une classe sous anti-dépresseurs…), ce qui nous frappe ici, c’est l’entretien d’un mythe, avec ce qu’il implique d’amplification des motifs, et de temps immobile : les professeurs de classes préparatoires sont des ogres, des Barbe Bleue ; sous leur férule brutale, on maigrit, on rougit (des yeux), on pâlit (du cerveau), on court se protéger à l’infirmerie, quand on ose encore se soustraire à la noirceur de l’oeil professoral ; et depuis deux-cents ans que les grandes écoles existent, rien n’a changé dans les idéologies et les pratiques, nostalgie de la noblesse d’épée et notes négatives comprises… Nous ne souhaitons nullement polémiquer, simplement rappeler à la connaissance des lecteurs du Monde quelques faits. Les classes préparatoires sont un service public d’enseignement dont les programmes, les horaires, et les pratiques sont encadrées par deux Ministères, celui de l’Education Nationale et celui de l’Enseignement Supérieur. Leur spécificité est ainsi de délivrer une formation relevant du supérieur dans un cadre, et avec des méthodes, qui relèvent du secondaire. Elles sont donc idéalement placées pour assurer la transition entre les exercices du lycée et les exigences de la recherche telle que les étudiants les rencontreront, en aval, dans leur poursuite d’études. La formation qu’elles délivrent s’insère ainsi parfaitement dans le paysage de l’enseignement supérieur puisque le cycle de formation qu’elles proposent donne lieu à l’attribution de crédits ECTS permettant, à la fin de chaque semestre, de réintégrer, en France, en Europe, ou ailleurs, une formation universitaire. Notons que ce dispositif, qui suppose une Attestation Descriptive fort précise des enseignements reçus, et enlève donc toute opacité franco-française à la formation délivrée en classes préparatoires, est en place depuis 2007. Ce système d’équivalences et d’insertion dans l’espace international des formations supérieures a évidemment induit une modification des pratiques, notamment de notation, dans les classes préparatoires : la manifestation de la qualité des étudiants imposait que la notation en porte trace. Désormais, la grande majorité des classes préparatoires de France présente une moyenne générale de 10, et valorise ses meilleurs étudiants avec des moyennes supérieures à 15 ; dans les dernières années, un concours aussi prestigieux et réputé intraitable que celui de la rue d’Ulm a vu ses moyennes passer de 6,5 à près de 10, son dernier admissible afficher une moyenne supérieure à 14,8, son premier admis une moyenne supérieure à 18,5 ; 20 % des notes de ce concours littéraire sont désormais supérieures à 14, y compris en littérature ou en philosophie. L’effet induit est bien entendu que les étudiants, mêmes moyens, voient leur travail récompensé par des notes qui ont définitivement cessé d’être infamantes, ce dont les associations de professeurs se réjouissent sans aucune espèce de réserve. L’esprit qui règne dans ces classes est en effet celui d’une extrême attention des professeurs à l’endroit d’étudiants auxquels ils savent qu’ils demandent beaucoup. Très loin d’être le lieu dévolu à la « casse » des élèves, les classes préparatoires sont des lieux où les pratiques du lycée ont conservé leur cours : un horaire hebdomadaire important, des devoirs écrits et des interrogations orales réguliers, un encadrement rapproché par des professeurs engagés, au sein de groupes à l’effectif stable, permet aux meilleurs étudiants de cultiver leur talent et de nourrir les plus hautes ambitions, comme ils permettent aux étudiants plus fragiles d’acquérir les méthodes qui leur manquent, de préparer leur réussite universitaire, et de compenser, le cas échéant, les fragilités qu’une origine sociale moins favorisée aura pu leur imposer. La relation qui se tisse entre professeurs et élèves de classes préparatoires est, dans l’immense majorité des cas, une relation de confiance, et d’étonnante proximité. Il importe d’ailleurs ici d’indiquer avec force que cette qualité est une règle nationale et qu’elle s’observera aussi bien dans les établissements d’élite que chacun connaît, que dans les classes préparatoires plus modestes où elle peut sembler aller davantage de soi. Les directions, comme les enseignants, des grandes écoles en témoigneraient aisément : leurs élèves intègrent avec un fort sentiment de reconnaissance intellectuelle à l’égard de leurs professeurs de classes préparatoires, et non avec la rancoeur ou l’angoisse silencieuse des victimes. Le passage en classe préparatoire ouvre des portes, mais pas au prix, contrairement à ce qui se dit, d’un sacrifice qu’il s’agirait d’accepter de subir sans trop en pâtir ; c’est d’abord une aventure intellectuelle et existentielle où se créent entre professeurs et élèves, entre élèves et élèves, des compagnonnages féconds qui durent souvent toute la vie. Le système des classes préparatoires est pourtant bien, en apparence, un système sélectif à l’entrée et à la sortie, ce qui rend crédible la présentation infernale qu’on en donne. Mais il faut rappeler qu’il scolarise chaque année 80 000 étudiants (40 000 en première, 40 000 en deuxième année). C’est assurément bien moins que le nombre de bacheliers, mais c’est beaucoup trop pour que les professeurs de classes préparatoires tortionnaires qu’on nous présente puissent exercer les sévices qu’on dit avec l’impunité qu’on dit. Surtout, c’est le signe que la sélection à l’entrée n’est pas si violente qu’on veut bien l’affirmer. On peut le prouver encore avec une donnée que les associations de professeurs déplorent : toutes les classes préparatoires de France ne sont pas pleines, et le nombre de bénéficiaires du service offert pourrait donc augmenter encore. Quant à la sélection à la sortie, il importe de révéler la forêt que cache l’arbre qui seul intéresse les détracteurs du système national des classes préparatoires. Il est vrai qu’il existe quelques très grandes écoles, très prestigieuses, et très